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17.4.25

L'actualité des 64 cases. Le championnat du monde féminin et le reste avec un truc franchement sans intérêt.

 L'actualité des 64 cases était bien brûlante ces dernières semaines. Voici un condensé de ce qu'il faut savoir.

 

Commençons par le championnat du monde féminin.

Comme en 2023, il oppose deux Chinoises : la tenante du titre, Ju Wenjun et la challenger Tan Zonghyi, qui avait été championne du monde avant d'être détrônée par Ju en 2018. Le match était attendu serré : 6 points Elo séparait les deux meilleures joueuses en activité (la numéro une mondiale officielle, la Chinoise Hou Yifan a arrêté la compétition depuis plusieurs années). On avait même une opposition de style : l'entreprenante Tan contre la plus solide Ju.

C'est Tan qui a ouvert la marque en gagnant la 2e partie, après une erreur en finale de Ju. La 3e est remportée par la championne du monde, qui profite à son tour d'une faute en fin de partie de son adversaire. Le match bascule ?

La 4e aurait pu revenir à Tan mais la challenger gère mal l'approche du contrôle du temps et échappe le gain. Dans la 5e, elle joue de manière trop téméraire et subit le châtiment. Pourquoi tenter le diable alors que le match s'étire sur 12 parties longues ? Le moral est atteint. Dans la 6e, Ju s'impose avec les Noirs et mène de 2 points (4-2) après 3 victoires d'affilée. C'est le temps de la pause : le match a commencé à Shanghai et se termine à Chongqing. Dur en 6 parties de remonter deux points pour, au moins, forcer le barrage en parties rapides.

Il n'y a pas eu de barrage. L'hémorragie a continué pour la challenger, qui joue mal. Deux autres victoires pour Ju dans les parties 7 et 8 pour aligner 4 gains de rang et 5 victoires sur les 6 dernières parties . Sans même forcer, elle force la nulle dans la 9e partie pour remporter ce match 6,5-2,5 (5 victoires à 1 et 3 nulles).

Comment expliquer l'écart ? Par la faillite psychologique de Tan, mise en évidence par la solidité, les nerfs et le réalisme de Ju. On ne joue pas un match comme un tournoi : l'adversaire est toujours le même et peut s'ajuster. Tan a joué de manière trop risquée, a mal géré les situations de zeitnot, y compris de Ju. Elle a voulu passer en force et elle a été contrée. Et quand les choses ont commencé à mal aller, elle a lâcher prise.

Ju est l'incontestable meilleure joueuse du monde : ses 19 points gagnés dans ce match confortent son rang. Elle est la plus complète et elle a démontré qu'elle pouvait affronter des hommes mieux classés qu'elle sans complexe. Plutôt que d'organiser des tournois bidons, on pourrait aussi inviter davantage de joueuses. Dommage que la médiatisation soit encore plus anonyme que pour le championnat mixte. Certes, c'était en Chine mais au moins, on a compris un peu plus les parties que lors du match Ding-Gukesh où les coups étaient plus du calcul sans qu'on saisisse tout. Mais après tout, il y a plus de 200 points d'écart entre les deux matchs.

Et en même temps, il y avait le championnat d'Europe féminin.

Il a été gagné par la Serbe Theodora Injac avec 9,5 points sur 11. Elle avait perdu à la première ronde mais elle a enchaîné 9 victoires de rang ; une ronde avant la fin, elle était assurée de remporter le titre européen.

A ce tournoi les meilleures joueuses européennes ne participaient pas. Pourquoi ? Parce qu'elles étaient déjà qualifiées pour la Coupe du monde pour certaines et que d'autres disputent le Grand Prix FIDE féminin, dont les tournois s'enchaînent actuellement. Le championnat d'Europe avait aussi un autre enjeu : 10 places étaient octroyées pour participer à la prochaine Coupe du monde, qui aura lieu au mois de juillet à Batoumi en Géorgie. En écartant les trois joueuses qui étaient déjà qualifiées et qui ont fini dans les 10 premières, deux Françaises ont réussi à obtenir leur billet : Demante Daulty-Cornette (9e et championne de France en titre) et Sophie Millet (12e et multiple championne de France) ont réussi leur objectif. Bravo.

 

Et puis il y a la B-Cup.

Avec peu de moyens et pas de sponsoring d'entreprise, la compétition organisée par Blitzstream (Kévin Bordi) est entrée dans le paysage échiquéen français. Il s'agit d'organiser un tournoi en litz, sur internet, où tous les joueurs sont présents physiquement en un seul endroit, à Paris. C'est Jules Moussard, le champion de France, qui l'emporte cette fois. Il faut saluer l'effort du streamer qui arrive à organiser un tel tournoi qui est une des caractéristiques d'un tournoi d'échecs : les joueurs de tous niveaux peuvent s'affronter et se retrouvent ensemble. Les échecs, c'est aussi le fait que les participants sont aussi les premiers spectateurs du "sport le plus lent au monde" comme je l'ai vu ce matin dans une vidéo canadienne qui remonte à 1967.

Ah... oui, y 'a le machin staahille.

J'aime pas et je n'aimerai certainement pas dans la durée. Le soi-disant Freestyle chess tour s'est aussi arrêté à Paris avant que l'open de Grenke ne commence dans la foulée.

C'est, en gros, le chess 960 (la position de départ est tirée au sort) avec plein de sous. Sans public, qui n'était pas invité. De quoi ravir les gens. Magnus Carlsen a gagné (cette fois) sans problème avec un gain en finale contre Hikaru Nakamura. J'aime aussi l'enthousiasme de tous ces joueurs qui disent que le chess 960 c'est super mais qui n'y jouaient pas en tournoi avant ! On les comprend : plein de sous pour une compétition qui n'a pas encore convaincu. On peut aussi les comprendre car ils peuvent "enfin réfléchir" dès les premiers coups. Mais eux sont très très forts. Nous, nous pouvons nous contenter des échecs classiques car nous ne maîtrisons pas grand-chose. Beaucoup d'argent et d'efforts consentis pour populariser une forme du jeu et une compétition dont on prend soin de ne pas la rendre attractive aux yeux du public. 

Mais rassurez-vous, ces nouveaux adeptes du fri staille jouent les blitz en ligne avec la position habituelle et participent toujours aux autres tournois (faut pas exagérer, la rupture c'est pas pour maintenant).

Pour avoir joué quelques parties dans ce format, je n'ai pas aimé : sans doute parce que je n'aime pas beaucoup jouer en ligne et que la cadence choisie était trop courte. Le jeu classique n'est pas encore mort -toujours pas-. Il faut qu'une autre génération prenne le pouvoir avec l'envie de faire autre chose.

Nécrologie.

2025 est l'année pour des légendes (âgées) nous quittent. Après Robert Hübner et Boris Spassky, c'est Fridrik Olafsson  qui nous a quittés à l'âge de 90 ans. Il a participé au tournoi des candidats 1959, gagné par Mikhaïl Tal. Il est le père des échecs islandais, qui ont formé un nombre de grands-maîtres énorme en proportion de la population. En 1978, il devient président de la FIDE jusqu'en 1982 ; selon lui, les Soviétiques lui ont fait payer sa tentative de négocier le départ d'URSS de la famille de Victor Kortchnoi (qui a finalement été obtenu en juin 1982).

 

 

1 commentaire:

  1. Bonjour, je tente de passer par ce commentaire.pour vous donner mon mail afin que je puisse hous envoyer l invitation au YMCA..on sera très loin de la B Cup..et je n ai pas de chaîne ni le talent de Kevin.. mon mail : pascalcheval10@gmail.com
    En espérant.de vos.nouvelles...

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