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7.5.23

Petite histoire du jeu d'échecs moderne (Partie 2). 1851-1945. L'ère des super-champions et des penseurs.

 C'est en 1851 que l'histoire des échecs prend un tournant décisif. On organise la première compétition sportive. Dans le même temps, la pensée du jeu d'échecs évolue comme l'ensemble du monde intellectuel de l'époque.


Le premier tournoi de l'histoire.


C'est donc au mois de mai 1851 que le premier tournoi sportif est né. A Crystal Palace, à Londres, 16 joueurs s'affrontent en matchs éliminatoires pour le premier tournoi de l'histoire des échecs. Howard Staunton était vu et se voyait bien favori du tournoi. Mais en demi-finale, il perd 1-4 contre un professeur de mathématiques, connu pour les problèmes qu'il publiait en Allemagne : Adolf Anderssen (1818-1879). En finale , Anderssen bat le député Wywill 4-2 et remporte le premier tournoi de l'histoire.

Le champion allemand est alors fêté comme le meilleur joueur européen.  Son style offensif et spectaculaire est digne du romantisme. D'ailleurs, deux de ses parties restent comme les plus belles (même si elles ne sont pas entièrement correctes) : l'Immortelle jouée contre Kieseritzky en 1851 et la Toujours Jeune contre Dufresne en 1852. Ses sacrifices, ses combinaisons conclues par des mats de toute beauté laissent toujours une place dans le coeur des amateurs du noble jeu.

Mais on n'est pas encore à organiser régulièrement des compétitions pour que les meilleurs s'affrontent. La période montre aussi l'affirmation sur l'échiquier des nouvelles puissances d'Europe centrale : puissances politiques, militaires mais surtout intellectuelles. Berlin et Vienne deviennent des places fortes des 64 cases comme l'Allemagne et l'Autriche se trouvent au cœur de la géopolitique européennes de la période 1848-1914.

Adolf Anderssen


Le prodige américain.

Paul Morphy


Des nouvelles viennent des Etats-Unis en 1857. Un jeune prodige de la Nouvelle-Orléans a remporté le championnat national à New York et écrase ses adversaires, tant par le score que la manière : il s'agit de Paul Morphy (1837-1884). A 20 ans, il bat tout le monde et défie Staunton (en ne mentionnant même pas Anderssen). Staunton -qui a trouvé tous les moyens pour éviter d'affronter Morphy- refuse de traverser l'Atlantique. Qu'importe, c'est l'Américain qui ira vaincre l'Ancien monde chez lui. Arrivé en Angleterre, il bat tout le monde mais pas Staunton qui se défile. Puis Morphy se rend à Paris et il défie Harrwitz puis Anderssen à Noël 1858. Il reste dans la capitale française quelques mois avant de repartir en Angleterre puis de retourner aux Etats-Unis.

N'ayant plus d'adversaire, il lance un défi à handicap que personne n'accepte. A l'âge de 23 ans, Morphy se retire du jeu. Sa capacité à déclencher des combinaisons fulgurantes, appuyées par une grande force technique à l'époque marque encore les esprits. Il avait 50 ans d'avance mais il n'a jamais confié les secrets qu'il avait. Morphy meurt en 1884, après avoir vécu une existence frustrée. Cependant, le sens de l'histoire concernait aussi les échecs : le Vieux Continent n'était plus le centre mais l'Amérique, comme aussi la Russie, devenait une puissance montante.

La naissance de la stratégie moderne.

Wilhelm Steinitz


Morphy retiré, les tournois commencent à s'organiser un peu plus. Anderssen gagne à Londres en 1862. On commence à réfléchir au problème du temps de réflexion et on dispose les premiers sabliers (le système de la pendule a été mis au temps 20 ans plus tard). L'Allemand est considéré comme le plus fort mais un petit Autrichien s'affirme comme son rival : Wilhelm Steinitz (1836-1900). En 1866, les deux joueurs s'affrontent en match : Steinitz gagne par 8 victoires à 6 mais il ne convainc pas encore. De plus, Steinitz est obsédé par les secrets qu'auraient découvert Morphy. Ou plutôt se demande pourquoi et comment une partie peut se gagner. Il élabore progressivement une théorie, un ensemble de réflexion, un ensemble de principes qui définissent le jeu positionnel moderne. Pour lui, des critères déterminent l'élaboration des plans et des coups : ces principes déterminent les forces et les faiblesses qu'il faut exploiter ou colmater. Mater le roi n'est pas le premier ni le seul objectif.

Finalement, Steinitz s'inscrit dans le contexte intellectuel et scientifique de l'époque : les nombreuses découvertes, les progrès amènent une réflexion sur le monde, les sociétés et les hommes. Steinitz pourrait être un positiviste de son époque, lui l'autodidacte.

Par ses conceptions, Steinitz rompt avec le style qui prévalait jusqu'alors : l'école italienne devenait romantique alors que lui incarnait la modernité. Ceci ne l'a pas empêché d'avoir des contradicteurs farouches et des controverses violentes. Mais l'Autrichien l'emporta sur l'échiquier contre ses adversaires.

Le champion du monde.

Au début des années 1880, Steinitz a un grand rival à Londres : Johannes Zukertort (1842-1888). L'Allemand devance Steinitz au tournoi de Londres en 1883 et les deux n'hésitent jamais à échanger vivement dans les cercles de la capitale britannique. Fâché avec tout le monde, Steinitz quitta Londres pour s'installer à New York. Mais la question de la suprématie entre les deux joueurs était posée.

C'est, étonnamment, la mort de Paul Morphy en 1884 qui donna la solution au problème. Même s'il était retiré depuis des années, Morphy était toujours considéré comme le meilleur joueur du monde, et personne ne rivaliserait avec lui. Son décès lève la chappe de plomb sur le monde des échecs. En 1885, on veut organiser un match pour départager Steinitz et Zukertort. Les organisateurs américains décident d'eux-mêmes que le vainqueur sera désigné champion du monde d'échecs. Ainsi, le 11 janvier 1886 à New York, est jouée la première partie de l'histoire des championnats du monde. Le match s'étend sur trois mois et trois villes (New York, Saint-Louis, la Nouvelle-Orléans) : mené 1-4 par Zukertort, Steinitz fait prévaloir la profondeur de ses conceptions mais aussi une meilleure santé et l'emporte largement par 10 victoires, 5 nulles et 5 défaites. Le jeu d'échecs est un sport violent car il frappe d'abord l'esprit : Zukertort ne s'est jamais remis de sa défaite. De santé fragile, son niveau s'effondra aussi et il mourut en 1888, deux ans plus tard.

Steinitz avait enfin la légitimité qui lui manquait. Ses théories s'affirmaient et étaient reconnues même si ses adversaires refusaient (avec une certaine justesse) le dogmatisme de l'Austro-Américain. Ainsi Mikhaïl Tchigorine (1850-1908) fut deux fois le challenger malheureux de Steinitz (en 1889 et 1892) : en 1892, le Russe commit la pire gaffe -un mat en deux coups autorisé alors qu'il était gagnant- qui lui coûta le match. L'Anglo-hongrois Isidore Gunsberg échoua aussi en 1890.

Le plus long règne de l'histoire.

En 1894, Steinitz a 58 ans et sa santé est fragile. Il n'a pas peur des défis même d'un jeune Allemand qui vient de remporter un tournoi à New York avec 13 victoires en 13 parties. C'est Emmanuel Lasker (1868-1941). A l'époque, un autre Allemand, Siegbert Tarrasch (1862-1934) était considéré comme le meilleur joueur au monde. Mais Tarrasch était médecin et il rechignait à traverser l'Atlantique, à fermer son cabinet trop longtemps. Il avait aussi peur de Steinitz.

En 1894, Steinitz affronte Lasker. Après un début de match équilibré, l'Allemand remporte 5 parties de suite et gagne la match 10 victoires à 4 et 5 nulles. Il devient le deuxième champion du monde.

Emmanuel Lasker


Lasker est un joueur au style très controversé : on souligne son éternelle chance. Il renverse des parties où il est mal engagé et finit par triompher. Mais ce que les contemporains n'avaient pas compris, c'est que Lasker jouait "mal" intentionnellement. Certes, il avait souvent des positions difficiles : il n'avait pas goût à travailler les ouvertures ce qui posait des problèmes. Mais en fait, Lasker jouait d'abord l'homme : il essayait (et arrivait) d'imposer des positions où son adversaire était le moins à l'aise. Contre un attaquant, il cherchait des positions calmes, contre un joueur plus solide, il cherchait le combat tactique. Mais pour arriver à ça, il fallait être capable de jouer dans tous les styles.

En 1895, la première sortie du nouveau champion du monde a été un échec : à Hastings, il termine troisième derrière Tchigorine (2ème) et un inconnu, l'Américain Harry Pillsbury (1872-1906). Tarrasch et Steinitz sont derrière. La légitimité de Lasker était remise en question. Quelques mois plus tard, à Saint-Petersbourg, Lasker clarifia les choses : contre Pillsbury, Tchigorine et Steinitz, il domina le tournoi. Et en 1896, il remporta encore les tournois de Nuremberg et Budapest. Enfin à l'hiver suivant, il affronta Steinitz (qui avait été désigné challenger après le tournoi de Saint-Petersbourg par les organisateurs russes) et l'écrase : 10 victoires à 2.

Lasker n'a pas beaucoup joué comme champion du monde : conscient de la valeur matérielle de son titre, l'Allemand exigeait des sommes importantes et imposait des conditions (victoires, lieu, temps de réflexion, etc.). Ainsi, Lasker évita des rivaux dangereux comme pouvaient l'être Pillsbury (mort prématurément) ou Maroczy, voire Akiba Rubinstein. Le Polonais était le meilleur joueur de son époque entre 1907 et 1914 (sans Lasker). Il aurait dû jouer le championnat du monde à l'automne 1914 (mais vous comprenez que ça n'a pas pu se faire). Oui, le championnat du monde est une affaire strictement privée. Il n'y a pas de fédération internationale qui organise les matchs (la FIDE a été créée en 1924 et n'a pas ce pouvoir alors) et les règles se font au bon vouloir de ceux qui signent les contrats des matchs et des organisateurs.

Lasker a joué peu de tournoi mais une statistique montre à quel point il était très fort et bien préparé : de 1895 à 1925, il a gagné tous les tournois auquel il a participé sauf trois (Hastings 1895, Cambridge Springs 1904 et Moscou 1925). Après 1925, il s'est retiré et l'exil contraint par l'arrivée des nazis (Lasker comme Steinitz et de nombreux joueurs de haut niveau était juif) l'a poussé à revenir à la compétition en 1934.

Lasker a défendu son titre en 1907 contre le fantasque et sympathique américain Frank Marshall, en 1908 contre son ennemi Siegbert Tarrasch -qui a toujours pensé que Lasker lui avait volé le titre mondial-, en 1910 contre l'Autrichien Schlechtcher -sauvant son titre sur un match nul- puis contre le Français Janowski. 

En 1914, Lasker gagne le tournoi de Saint-Pétersbourg. Il triomphe devant tout le monde. Ce tout le monde change : même si les anciens sont là, deux joueurs s'affirment comme la relève. Le Cubain José Raul Capablanca (1888-1942) avait surpris tout le monde en gagnant le tournoi de San Sebastian en 1911. Il avait même défié Lasker pour le titre en 1913 mais l'Allemand avait repoussé l'offre. Capablanca mène tout le tournoi mais il perd contre Lasker une partie mémorable, puis contre Tarrasch et la victoire est laissée au champion du monde. D'autre part, un jeune russe de 22 ans crée la sensation et termine troisième : Alexandre Alekhine (1892-1946).

L'ère cubaine et hypermoderne.

La Première Guerre mondiale a mis les tournois d'échecs en sommeil. Mais c'est Capablanca qui renforce son statut de challenger principal de Lasker. Celui-ci, déprimé après la guerre, proposa même de céder le titre au Cubain mais tout le monde voulait un match. Les 11 000 $ touchés par Lasker l'ont convaincu d'aller à La Havane pour jouer. Dominé, malade, Lasker est mené 4-0 après 14 parties quand il décide d'abandonner pour raison de santé. Un règne de 26 ans et 11 mois -le plus long de l'histoire- s'achève.

Celui du Cubain commence et on imagine bien qu'il va durer longtemps. En effet, Capablanca est un joueur quasiment invincible. Il n'a perdu aucune partie entre 1916 et 1924 (pour plus de 70 parties jouées). Son style est celui du talent naturel et de la beauté (autant sur l'échiquier que physique car c'était un grand séducteur). Capablanca est peut-être le plus grand talent naturel de l'Histoire des échecs. Sans que rien n'apparaisse, il exploite les plus infimes faiblesses de la position adverse. Ses petites combinaisons (3-4 coups) conclue avec simplicité et élégance sa domination. Enfin sa force en finale est impressionnante. Capablanca n'a perdu que 36 parties en compétition officielle sur plus de 600 jouées.



Personne ne peut lui résister. Pourtant, il y a des concurrents. Lasker a renoncé mais il devance Capablanca au grand tournoi de New York en 1924. Un autre paraît en mesure de s'opposer au beau Cubain -qui a joué son propre rôle dans le court métrage russe "La folie des échecs" tourné à Moscou en 1925-. Alexandre Alekhine a quitté la Russie bolchevique pour s'installer en Suisse puis à Paris. Alekhine est l'opposé de Capablanca : c'est aussi un artiste mais il a une vision plus spectaculaire, plus offensive. C'est aussi et surtout un énorme travailleur, contrairement à Capablanca -trop facile et trop paresseux-.

En 1927, les deux joueurs s'affrontent pour le titre mondial à Buenos Aires. Il faut gagner 6 parties pour être champion du monde. Tout le monde pense que Capablanca va gagner, et même facilement : en effet, Alekhine n'a jamais battu le Cubain en parties longues. Tout va jouer sur les nerfs (point faible d'Alekhine). A la surprise générale, Alekhine gagne la première partie. Capablanca rétablit la situation et prend l'avantage. Mais deux victoires de suite du Russe -qui acquiert la nationalité française en toute fin de match- le placent devant. Alekhine finit par gagner le match 6 à 3 au bout de la 34ème partie. La plupart des parties était techniques, avec des finales arides et serrées. Alekhine avait beaucoup appris du Cubain et il a réussi à tenir le champion du monde sur son propre terrain.

Capablanca voulait une revanche mais il a mal pris la défaite. Alekhine ne lui a jamais pardonné les difficultés qu'il a eues pour l'affronter, ainsi que les critiques peu objectives après le match.

A la même époque, un courant -né avant la guerre- se fit entendre de plus en plus : l'école hypermoderne. Ce courant remettait en cause le dogmatisme des théories de Steinitz réaffirmé par Tarrasch, qui était son vilgarisateur. Steinitz disait que le centre était dominé si on l'occupait avec les pions : les hypermodernes disent qu'on peut le contrôler avec les pièces à distance. D'autres principes étaient énoncés comme la prophylaxie (prévenir avant même que l'adversaire ne menace réellement quelque chose). Quatre joueurs incarnent ce courant : d'abord le plus important, Aaron Nimzovitch (1886-1935) dont les écrits (Mon Système et la Pratique de Mon Système) ont créé la sensation. Avec une certaine mauvaise foi, comme toujours quand on veut justifier ses thèses, il affirme la supériorité de ses conceptions. A exagérer, Nimzovitch a eu parfois des succès mais s'est confronté difficilement à Capablanca et Alekhine. Ensuite le Tchèque Richard Réti (1889-1929) : auteur d'études, spécialiste des finales, Reti était surtout le promoteur des débuts de flancs où on retient les pions centraux d et e pour pousser leurs voisins (surtout c). Ensuite encore le Polonais, devenu Français ,Savielly "Xavier Tartacover" (1887-1956). Auteur du célèbre "Bréviaire des Echecs" et de nombreux mots, c'était le moins dogmatique, le plus piégeur de tous. Enfin, on ajoutera Gyula Breyer (1894-1921) que le destin ne permit pas de développer mais qui affirmait déjà ses théories.

Les hypermodernes étaient aussi en quelque sorte une réaction à la société de l'époque, un peu comme l'étaient le surréalisme ou même le cubisme, puisque leurs promoteurs avaient commencé leur carrière dans les années 1900-1910. Ils apportèrent une réflexion neuve sur les échecs ,que Capablanca voyait mourir. Mais un Alekhine prit le meilleur de ces conceptions, comme Capablanca fit aussi et d'autres. Les hypermodernes n'ont jamais été, à part Nimzovitch (et encore) de réels prétendants au titre mondial.


Alekhine, le génie russe dans tous ses excès

Champion du monde en 1927, Alekhine est un joueur génial, travailleur, égocentrique et manipulateur. Mais il écrase tout sur son passage bien qu'il évitât d'affronter Capablanca en tournoi. Il n'a aucun rival autre que le Cubain, pas même un autre exilé russe, Bogolioubov, qu'il domine ostensiblement dans les deux matchs qu'il dispute.

Alexandre Alekhine



En 1931, Alekhine gagne le tournoi de Bled avec 5,5 points d'avance sur Nimzovitch (qu'il écrase en 19 coups). C'est un de ces résultats impressionnants que le natif de Moscou accumule. Mais Alekhine est nostalgique ,déprimé. Il se met à fumer excessivement et surtout à boire. En 1935, il accepte d'affronter le Néerlandais Max Euwe (1901-1981) : Euwe, qui est professeur de mathématiques et un amateur au sens financier, est un excellent joueur mais pas assez pour battre Alekhine sur 30 parties. Le début du match donne raison à ce pronostic. Mais c'est la fable du lièvre et de la tortue. Euwe revient et finit par passer devant un Alekhine désabusé. Euwe devient champion du monde.

Alekhine est un homme du passé pense-t-on. Mais il assainit son mode de vie et même si les résultats ne sont pas impressionnants, il est transformé. Pour le match revanche de 1937, le Français écrase Euwe, pourtant plus fort qu'en 1935. Il devient le premier champion du monde à reconquérir son titre.


Max Euwe


En 1936, à Nottingham, Capablanca et Alekhine se retrouvent enfin l'un face à l'autre, sans se parler. Capablanca, en grande forme cette année-là, l'emporte mais le Cubain connaît aussi son déclin comme son rival. Au tournoi AVRO aux Pays-Bas en 1938, Alekhine termine 4-6ème et Capablanca 7ème (le pire résultat de sa carrière). Pendant la guerre, on avait évoqué un match entre les deux hommes.

Les deux hommes ont connu aussi l'émergence d'une nouvelle puissance des échecs : l'URSS. Alekhine l'a fui par idéologie et pour continuer sa carrière. Capablanca se confronta avec cette nouvelle élite rouge : à Moscou en 1925, puis en 1935 et 1936. D'ailleurs il participa à ces tournois comme l'a fait Lasker (mais pas Alekhine qui n'a jamais revu son pays natal après son départ).

Mais la guerre mit fin à l'ère de ces super-champions qui ont écrasé plus de 40 ans d'histoire. Lasker meurt de maladie et d'épuisement à New York en 1941. Un an plus tard, Capablanca s'éteint dans le même hôpital que Lasker, des suites d'une crise cardiaque. Enfin en 1946, Alekhine meurt subitement en exil à Estoril.

En effet, pendant la guerre, des articles antisémites concernant les échecs ont été publiés sous le nom d'Alekhine. Celui-ci s'est défendu de les avoir publiés (on aurait retrouvé des feuillets à la mort de sa femme en 1956). Alekhine a aussi participé à des tournois organisés par les nazis -comme d'autres- alors qu'Euwe, lui, avait refusé (il participait à des réseaux soutenant la résistance). Refugié en Espagne en 1943, puis au Portugal, Alekhine avait reçu le défi du meilleur joueur soviétique, Mikhaïl Botvinnik. La fédération britannique était prête à soutenir le match, même si Alekhine avait été exclu des tournois britanniques. Mais le champion du monde meurt : il est le seul champion du monde mort en détenant le titre.

A suivre.



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